Au fil du temps, le village a connu plusieurs appellations. DIESPA fut probablement la première d'entre elles, en 984, puis DIAPÆ en 1176, DIEPPIES et DIESPE en 1251, DIEPES en 1354, et enfin DIEPPE depuis 1642.
Dieppe était vers le milieu du XII° siècle le chef-lieu d'une prévôté épiscopale comprenant 21 villages et hameaux voisins (Abaucourt, Blanzée, Bourvaux, Broville, Les Chambrettes, Dicourt, Dieppe, Eix, Fleury, Grimaucourt, Haraigne, Haudremont, Hautecourt, Louvemont, Maucourt, Meraucourt, Mogeville, Moulainville, Ornes, Souppleville et Thiaucourt). 5 de ces villages ont aujourd'hui disparu.
Cette prévôté est l'une des plus anciennes de l'évêché de Verdun. Dieppe en a conservé le blason : "D'azur chargé à senestre d'une crosse épiscopale d'or en pal, à dextre d'une épée d'argent garnie d'or pointe en bas, accompagnées de trois clous pointes en bas" (NB: le descriptif des armoiries peut varier selon les sources).
L'église, bâtie puis bénite en 1738, possède une tour de style roman du XII° siècle.
Un hameau (ou lieu-dit) est rattaché à Dieppe. Il se nomme Haraigne et les premières traces écrites de ce hameau semblent remonter en 707 ; comme pour Dieppe, son orthographe a évolué avec les années (707 Alemm, 1179 Haroniis, 1193 Eclésia de Harengnes, 1512 Haranges, 1745 Hareignes).
Haraigne était un hameau de 23 habitants qui a eu jadis son église. Cette église dédiée à Saint-Médart a été cédée au XIII° siècle à Oury, abbé de Saint-Paul, par Albert de Hirgis, évêque de Verdun.
Haraigne a donné son nom à une ancienne maison noble qui portait un blason "d'azur, à lion (or ou argent), couronné (or ou argent) tenant en ses pattes une épée (or ou argent)". Il est difficile de retrouver les origines de ces armoiries car, du XII° au XVIII° siècle, environ deux mille familles européennes ont porté les mêmes armoiries portant le lion. L'épée tenue pourrait signaler son appartenance aux évêchés de Verdun.
Le 30 janvier 1790, tous les territoires des évêques leurs sont retirés. La commune est alors rattachée au district d'Etain (affaires administratives, judiciaires et religieuses), et placée dans le canton de Morgemoulin, canton dont Dieppe en deviendra le chef-lieu le 6 novembre de la même année. Ce n'est que le 19 octobre 1801 que Dieppe et le canton de Morgemoulin seront rattachés au canton d'Etain.
A la fin du 19° siècle, Dieppe comptait un moulin, une laiterie-fromagerie, et de nombreux exploitants agricoles. Deux foires annuelles s'y tenaient, le 20 janvier et le 25 août, et la fête patronale est le 29 juin, fête de Saint Pierre et Saint Paul, patrons de Dieppe.
Le village a compté jusque 513 habitants en 1851 pour descendre à 340 à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Il y a également eu jusque 20 pompiers au village en 1867.
En 1910, on dénombrait de nombreuses professions : une beurrerie/fromagerie (Mangeot à Haraigne), deux bourreliers (Marcoux, Sausse), un cabaretier (J. George), un cordonnier (Léonard), un distillateur (Limouzin), une épicerie (A. George et J.J George), trois maréchaux-ferrants (Beauzée, Boudaille, Gody), deux menuisiers (Bernard, Paton), un meunier (Gabriel), un marchand de porcs (L. Léonard), deux vendeurs de tabac (Guillaume, Jacart).
Il y avait également de nombreux agriculteurs : Berthelemy, A. Boudaille, A. Charles, J. Collignon, P. Didry, V. Didry, F. Mangeot, P. Mangeot, Mme Veuve Marcoux, J. Molinet, H. Molinet, Paton, I. Rouyer, N. Toussaint, J. Willemin.
Enfin, les enfants du village étaient pris en charge par deux instituteurs, Mr Monet et Mlle Albert.
Dès le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, Dieppe se trouve dans l'axe du front. Celui-ci est repoussé de 10 kilomètres vers Etain fin septembre 1914 par la bataille de la Marne. Le secteur redevient calme jusqu'au 21 février 1916, jour de lancement de la bataille de Verdun par les Allemands. Menacé par un repli des troupes françaises, le village est évacué.
Fortement bombardé, Dieppe tombera le 25 février, quelques heures avant le fort de Douaumont, pour n'être libéré que le 11 novembre 1918 alors que le front ne se situait qu'à 2 kilomètres.
Comme les autres communes alentours, le village fut entièrement détruit.
Sources :
Etain d'hier à aujourd'hui (photos)
Les Echos de la Woëvre (déc. 2002)
"Villages détruits, villages reconstruits" (CDM)
A leur retour au village après un exode forcé, les habitants ne purent que constater les dégâts et l'ampleur de la tâche à accomplir.
Abrités pendant le temps de la reconstruction dans des baraquements en bois, celle-ci ne s'acheva que vers 1925, grâce à l'aide d'ouvriers italiens ainsi que de la ville de Dieppe (Seine-Maritime), qui versera 20 000 francs afin d'acheter du matériel agricole pour redémarrer les exploitations agricoles.
La Mairie-Ecole est reconstruite en 1923.
L'église, d'abord une simple chapelle en bois avec une seule des trois cloches d'origine (les 2 autres ayant été enterrées par les habitants pour les cacher aux Allemands) a été reconstruite entre 1925 et 1926 selon les plans de l'architecte Fernand LONGUET, de Verdun, en changeant son orientation initiale ; de parallèle à la rue Mazel, elle a été repositionnée à sa perpendiculaire, faisant face à la nouvelle Mairie et au presbytère.
En 1926, on comptait un boulanger, un bourrelier, deux buralistes, un charron, un cordonnier, un vendeur de cycles, trois épiceries, un maréchal-ferrant, deux menuisiers et de nombreux agriculteurs.
Maire | Période | Observations |
Première loi municipale le 14.12.1789 instaurant 44 000 municipalités. S'en suivront les premières élections municipales en février 1790, un premier renouvellement en novembre 1791 et un second en novembre 1792. Le Maire, appelé agent municipal, est en principe élu pour 2 ans. | ||
1795 : Renouvellement des municipalités, mais celles-ci sont désormais regroupées en municipalités cantonales. Chaque commune élit dorénavant un agent municipal qui participera à la municipalité cantonale. Les maires passent dorénavant sous l’autorité des « présidents des municipalités cantonales ». | ||
Constitution du 13.12.1799 : L'"agent municipal" est nommé par le Préfet sur une "liste de confiance" établie dans chaque commune par élection. | ||
Seconde Loi Municipale du 17.02.1800 : Retour de l'appellation du "maire". Le maire est assisté d'un adjoint, mais il est toujours nommé par le Préfet, pour 3 ans, et il prête serment devant l'ancien "agent municipal" (l'adjoint prête serment devant le maire). | ||
entre janvier 1801 et 1867, le maire administre seul la commune, le conseil municipal n'étant consulté que s'il le juge utile. En mai et juin 1801, un arrêté précise que le maire et son adjoint sont en uniforme bleu à ceinture rouge, et qu'ils portent un bicorne. | ||
Constitution du 04.08.1802 : Les listes de notabilité sont supprimées et c'est le retour du suffrage censitaire. Un arrêté du 6.09.1802 décide que les conseillers municipaux sont nommés pour 10 ans, le maire et l'adjoint pour 5 ans. Le premier renouvellement aura lieu en 1808. | ||
Jean HENRY | 1829 | |
Troisième Loi Municipale du 21.03.1831 : Le Maire sera nommé par le Préfet obligatoirement parmi les conseillers municipaux élus. Les premières élections auront lieu en octobre 1831, préparées par des Maires provisoires. De 1831 à 1846, les élections auront lieu tous les 3 ans au cours du dernier trimestre, le maire étant nommé au début de l'année suivante. | ||
François GUILLAUME | 1834 | |
Mars 1848 : le suffrage universel est proclamé, avec des élections en avril 1848. | ||
Coup d'Etat de Louis Napolèon Bonaparte en décembre 1851 : les maires et les conseils municipaux sont révoqués et de nouveaux maires sont nommés alors que les conseils restent élus au suffrage universel. | ||
Jean MOLINET | 1851* - 1854 | décès |
Jean-Baptiste WILLEMIN | 1854 - 1855 | intérim jusqu'aux municipales de 1855 |
Nouvelle Loi Municipale du 05.05.1855 : les élections municipales sont fixées fin juillet 1855 et ensuite tous les 5 ans. Le Maire est nommé par le Préfet, mais pas forcément parmi les membres du conseil municipal. En 1865, une circulaire édicte que le Maire doit "de préférence" être nommé parmi le conseil municipal. | ||
Jean-Baptiste WILLEMIN | 1855 - 1870 | réélu en 1860, 1865, 1870 |
04.09.1870 : la Troisième République est proclamée à la chute du l'Empire. Les préfets de la nouvelle République nomment les maires par décret du 24 septembre 1870. Le 4.04.1871 | ||
Jean-Baptiste WILLEMIN | 1870 | nommé |
Loi municipale transitoire du 04.04.1871 : nouvelles élections organisées le 30.04.1871 | ||
Jean-Baptiste WILLEMIN | 1871 - 1874 | |
Loi du 20.01.1874, suite à l'arrivée de Mac Mahon à la Présidence de la République : Elle redonne au pouvoir central le droit de nommer tous les maires, sans obligation de les choisir parmi les conseillers municipaux. Les élections municipales fixées au mois d’avril 1874 sont reportées à novembre et les préfets sont invités à changer autant de maires qu’ils le jugeront utile. Toutefois, la circulaire ministérielle du 5.05.1876 prescrit le retour des maires remplacés suite à la loi du 20.01.1874. | ||
Jean-Pierre Alphonse MOLINET | 1874 - 1883 | réélu en 1878, décédé en sept.1883 |
Loi Municipale du 05.04.1884 (encore en vigueur) : Le Maire est élu par son conseil. Mandat de 4 ans. | ||
Prosper MOLINET | 1884 - 1888 | |
Jean-Baptiste WILLEMIN | 1888 - 1892 | |
Jean-François GEORGE | 1892 - 1900 | réélu en 1896 |
Henry MOLINET | 1900 - 1908 | réélu en 1904 |
Augustin GEORGE | 1908 - 1929 | réélu en 1912, 1919, 1925 |
Loi du 10.04.1929 : Mandat municipal porté à 6 ans, le Maire est élu par son conseil. | ||
Augustin GEORGE | 1929 - 1945 | réélu en 1929, 1935 |
Charles Alfred SAUSSE | 1945 - 1950 | réélu en 1947, décédé en nov.1950 |
Ernest GROSJEAN | 1950 - 1953 | intérim jusqu'aux municipales de 1953 |
Ernest GROSJEAN | 1953 - 1956 | fin de fonctions entre 08/56 et 10/56 |
Gaston GEORGE | 1956 - 1959 | intérim jusqu'aux municipales de 1959 |
Gaston GEORGE | 1959 - 1977 | réélu en 1965, 1971 |
Jean MUTELET | 1977 - 2008 | réélu en 1983, 1989, 1995, 2001 |
Alain MACEL | 2008 - 2014 | |
Michel CHALONS | 2014 - 2020 | décédé en janvier 2020 |
Jean-Christophe PATON | 2020 - 2020 | élu jusqu'aux municipales de mars |
Jean-Christophe PATON | 2020 - ... |
Les informations ci-dessous reportées proviennent de différents documents trouvés dans les archives communales.
Prêtre | Période | Fin de cure |
Jean de Dieppe | ... - 1520 | décès |
Jean GUILLEMIN | 1520 - 1538 | décès |
Jean BLANVALET | 1538 - 1552 | décès |
François CLEMENT | 1552 - 1559 | décès |
Guide le Courageux | 1559 - 1588 | décès |
Bertrand de SURVILLE | 1588 - 1617 | décès |
Nicolas de SAINTIGNON | 1620 - 1636 | décès |
Paul LEROY | 1636 - 1637 | décès |
Michel MICHON | 1637 - 1650 | transféré à Vacherauville |
François HACQBECQ | 1650 - 1652 | a résigné sa cure |
Nicolas PIERRON | 1652 - 1688 | a résigné sa cure |
Isidore SAILLET | 1688 - 1689 | décès |
Jean HOUILLON | 1689 - 1733 | décès |
François SAMSON | 1734 - 1746 | décès |
Jean-François VARENGUE | 1746 - 1787 | a résigné sa cure |
Joseph METTAVENT | 1787 - 1791 | émigré après refus de serment |
Henri Alexandre BEGUINET | 1791 - 1793 | a résigné sa cure |
Joseph FRANCOIS | 1803 - 1811 | transféré à Chattancourt |
Jean PIERRE | 1812 - 1812 | décès |
Jean-Nicolas PARISOT | 1812 - 1836 | décès |
François-Auguste BRICHARD | 1837 - 1848 | transféré à Haudainville |
Hubert-Nicolas PIERSON | 1848 - 1853 | tranféré à Montzéville |
Nicolas-Bernard RAING | 1853 - 1872 | transféré à Pierrefitte |
Augustin GRUEY | 1872 - 1888 | transféré à Haudaunville |
Isidore THIERCET | 1892 - 1908 | décès |
Constant Prosper DRAPIER | 1907 - 1920 | décès |
Jules PAROT | 1920 - 1936 | transféré à Saint Laurent |
Edouard AYMONT | 1936 - 1941 | |
André URY | 1941 - 1945 | transféré à Sommedieue |
Jean COLLET | 1945 - 1990 | décès |